Financement de nouvelles centrales nucléaires

Le Conseil fédéral et le Parlement pourraient supprimer l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires. Si la Suisse veut un jour atteindre la neutralité carbone tout en bénéficiant d'un approvisionnement en électricité sûr en tout temps, la construction de nouvelles centrales nucléaires sera inévitable et la question du financement se posera alors dans une prochaine étape, en plus de l'accélération des procédures d'autorisation.

Les partis politiques et les associations professionnelles se penchent déjà sur la question des possibilités de financement des nouvelles centrales nucléaires. Il s'agit également de traiter tous les modes de production d'électricité respectueux du climat de la même manière. Actuellement, les nouvelles énergies renouvelables et l'énergie hydraulique sont massivement subventionnées par les consommateurs d'électricité via la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC). Grâce au Solarexpress, les installations solaires alpines reçoivent jusqu'à 60% des coûts d'investissement payés par l'État. Malgré ces contributions élevées, le développement est très lent.

La NZZ (en allemand) cite Marcel Dettling, président de l'UDC Suisse : « Si la Confédération met le nucléaire sur un pied d'égalité avec le solaire et l'éolien, on trouvera des investisseurs qui voudront construire une nouvelle centrale. Aujourd'hui, l'énergie nucléaire est clairement discriminée par rapport à toutes les autres technologies. Pourtant, le nucléaire fournit un approvisionnement en électricité sûr et sans CO2, même (et surtout) en hiver.

Christian Wasserfallen, spécialiste reconnu de la politique énergétique et conseiller national PLR, souhaite résoudre la problématique du financement par un modèle de vente aux enchères. La construction de nouvelles centrales nucléaires serait ainsi mise en adjudication. Celui qui fait l'offre la plus basse obtient le marché et reçoit en même temps des contributions d'investissement de la part de la Confédération. Ce modèle de financement est également courant pour d'autres projets d'infrastructure.

La prise de conscience que la Suisse ne peut pas garantir un approvisionnement sûr en hiver sans nouvelles centrales nucléaires est également parvenue jusqu’au Centre. Selon la NZZ, le conseiller national du Centre, Nicolò Paganini, membre de la CEATE-N, déclare : « Si, dans une perspective globale, cela s'avérait moins cher et plus respectueux du paysage, je n'exclurais pas un soutien de la Confédération ».

Du côté des opposants politiques, de telles considérations provoquent la panique. Ce n'est pas étonnant, car aujourd'hui, nous sommes à des années-lumière de la vérité au sujet des coûts. Le solaire et l'éolien, censés être si peu coûteux, sont massivement subventionnés. L'extension du réseau et les capacités de réserve, très coûteuses, sont toujours ignorées dans les calculs de coûts. Les émissions de CO2 qui en résultent ne sont jamais abordées non plus. Il est clair que les producteurs d'énergie solaire et éolienne craignent la vérité au sujet des coûts et de leurs fonds de commerce. Ils ont bien gagné leur vie ces dernières années grâce aux subventions.

L'égalité des chances pour tous les types de production signifie davantage de concurrence. Et là, le nucléaire a un avantage certain. Il produit l'électricité la plus économique, sans gaspillage de terrain, sans extension coûteuse du réseau électrique, presque sans émissions de CO2, et ce à toute heure de la journée et à tout moment de l'année, notamment en hiver.

Si tous les types de production d'électricité seraient traités de la même manière, l'énergie nucléaire obtiendrait un résultat très favorable en comparaison aux autres modes de production.