Des fissures de part et d'autre

En juin, les citoyens suisses voteront sur la modification de la loi sur l’énergie. Ce projet divise les associations et les partis politiques suisses.

La révision de quatre lois fédérales (loi sur l'énergie (LEN), loi sur l'approvisionnement en électricité (LApEl), loi sur l'aménagement du territoire et loi sur les forêts) veut encourager le développement des énergies renouvelables. Officiellement, le projet s'intitule "Loi fédérale sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité grâce aux énergies renouvelables". L'accent est mis sur le développement de l'énergie éolienne et solaire. Les projets de la "table ronde sur l'énergie hydraulique" de l'ancienne conseillère fédérale Simonetta Sommaruga y figurent également.

On peut se demander pourquoi l'article de la loi sur l'énergie relatif aux "valeurs indicatives de consommation" est maintenu dans la nouvelle loi. Celui-ci exige que la consommation d'électricité soit réduite de 13% par personne et par an d'ici 2025. Or, il est clair que la consommation d'électricité va augmenter en raison des voitures électriques et du remplacement des chauffages au gaz et au mazout par des pompes à chaleur.

Il est tout aussi évident que le développement des trois types de production (solaire, éolienne et hydraulique) se fait au détriment de la nature. Il reste donc un grand besoin de discussion.

Le Tagesanzeiger thématise ce besoin de discussion et publie un article de premier plan sur les associations de protection de la nature et du paysage, qui sont divisées. Il écrit : "Comment réussir le tournant énergétique ? Les associations environnementales ne sont pas d'accord sur ce point. La querelle interne sur la direction à prendre est de plus en plus violente".

Greenpeace et le WWF soutiennent les modification des lois. La Fondation Franz Weber et Paysage Libre Suisse s'opposent. Ils ont lancé un référendum contre ce projet et ont récolté des signatures en grande partie parce qu'ils craignent que la nature et le paysage soient mis à mal si l'ambiance de ruée vers l'or motivée par les subventions se généralise.

La Fondation pour la protection et l'aménagement du paysage n'approuve l'acte modificateur qu'avec des grincements de dents. Pro Natura en rejette des éléments importants, comme le projet Gorner, un projet de centrale hydroélectrique à accumulation au-dessus de Zermatt. Pro Natura écrit à ce sujet : "L'acte modificateur unique permet de progresser dans la transition énergétique, mais avec des conséquences potentiellement graves pour la protection de la nature".

L'ampleur du soutien réel à la loi dans les milieux de la protection de la nature et du paysage sera révélée dans les urnes.

Mais des fossés d'opinion se creusent également au sein des partis. L'assemblée des délégués de l'UDC a rejeté l'arrêté manteau. 20min explique l'opposition de l'UDC de la manière suivante : "L'acte modificateur porte atteinte à la liberté de propriété, par exemple en ce qui concerne l'obligation d'installer des panneaux solaires. En outre, la population locale aurait moins son mot à dire dans certains projets d'électricité - selon l'interprétation des nouvelles lois". Les parlementaires ont également oublié les coûts induits. Rien que l'extension et la transformation du réseau coûteront entre 30 et 40 milliards de francs. Cela se retourne contre eux aujourd'hui.

Comment réussir le tournant énergétique ? Les associations environnementales ne sont pas d'accord sur ce point.