Controverse autour de la géothermie

Selon la Stratégie énergétique 2050, la géothermie devrait un jour prendre une part substantielle à la production d'électricité en Suisse. Une résistance acharnée s'est formée contre le projet dans le canton du Jura.

La géothermie était l'un des principaux « arguments de vente » de la nouvelle stratégie énergétique de la Confédération (Stratégie énergétique 2050). Or, elle fonctionne tout au plus dans les régions volcaniques islandaises, mais pas en Suisse. L'Office fédéral de l'énergie et les promoteurs de la branche, qui bénéficiaient d'importantes subventions, ont délibérément attisé des espoirs irréalistes dans une technologie encore inexistante.

Dans les années passées, la réalité a durement frappé. Les deux projets phares de Bâle et de Saint-Gall ont dû être abandonnés, en raison des tremblements de terre déclenchés par les forages. A Zurich également, le projet annoncé à grand renfort de publicité a été abandonné après les premiers forages d'essai.

Le Club Energie Suisse (en allemand) a publié plusieurs articles sur le lien entre la géothermie et les tremblements de terre. Celui-ci a également été confirmé par l’étude coréenne qui a été commandée à la suite du séisme de 2017.

Plusieurs médias, dont L’Illustré, ont publié des articles sur la résistance que rencontre le projet de géothermie de Haute-Sorne dans le Jura. Pour la Confédération et les promoteurs de la branche, le projet jurassien est une dernière lueur d'espoir de produire un jour de l'électricité avec de la vapeur chaude issue des profondeurs. La Confédération injecte environ 90 millions de francs dans le projet.

Tous les médias rapportent les gros problèmes que pose ce projet. Des citoyens se mobilisent et accusent l'entreprise Geo Energie Suisse, responsable du projet, de vouloir détruire le sous-sol par fracturation, de contaminer la nappe phréatique et de mettre ainsi en danger l'existence de milliers de personnes. Les autocollants et les affiches « Jura sans Fracking » ont le vent en poupe dans le Jura.

La population du Jura craint moins les tremblements de terre que la contamination du sous-sol par les produits chimiques utilisés lors des forages.

Le suspense reste entier, même si les tensions sont exacerbées et que les menaces fusent dans le Jura. Une chose est claire : si la géothermie doit contribuer, au moins de manière marginale, à la sécurité de l'approvisionnement de notre pays, il faudra bien que le courant passe. Mais dans le Jura, cela ne semble pas être le cas.

Pour la Confédération et les promoteurs de la branche, le projet jurassien est une dernière lueur d'espoir de produire un jour de l'électricité avec de la vapeur chaude issue des profondeurs.